Le Gisement du Moustier

La découverte 

En 1862, Edouard Lartet, paléontologue, et son mécène, Henry Christy, voient chez un antiquaire parisien un bloc contenant des os de rennes et des silex taillés. Il provient de la Grotte Richard aux Eyzies-de-Tayac. C’est ainsi que les deux hommes programment un séjour en Dordogne.
En 1863, ils découvrent et fouillent l’Abri supérieur du Moustier, dit « classique ». Seuls les beaux objets sont alors ramassés. Ce sont les silex taillés qu’ils ont récoltés sur ce gisement qui ont servi plus tard à définir la « culture moustérienne ».

Les campagnes de fouilles 

De 1908 à la Première Guerre mondiale, l’Abri inférieur est fouillé par Otto Hauser, antiquaire suisse-allemand.
Dès 1914, les fouilles sont reprises par Denis Peyrony, instituteur dans le village des Eyzies. Il décrit de multiples occupations néandertaliennes.
Puis de 1950 à 1961, François Bordes, préhistorien, entreprend de nouvelles fouilles et fait une étude minutieuse du matériel découvert. 
À partir de 2014, des fouilles sont programmées annuellement par une équipe pluridisciplinaire.

Les recherches entreprises sur ce site ont démontré sa richesse en industrie lithique et en foyers. Elles ont également mis au jour deux squelettes néandertaliens, celui d'un adolescent et celui d'un nouveau-né.

Ce site majeur pour la compréhension de l’Homme de Néandertal a été classé Monument Historique en 1932 et est inscrit depuis 1979 sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

La stratigraphie du Moustier présente une séquence allant de - 56 000 à - 35 000 ans environ. Elle compte plusieurs niveaux : Moustérien de tradition acheuléenne, Moustérien typique et dans les couches supérieures, Châtelperronien et Aurignacien.
 

 

Depuis sa découverte, la coupe stratigraphique a subi plusieurs dommages : les fouilles du début du siècle ont entraîné la perte de la partie supérieure (> 33 000 ans), une inondation du village du Moustier a détérioré la partie basse du gisement, puis des apidés se sont attaqués à la partie haute de la stratigraphie. 
Afin de la protéger, elle a été emmurée en 1996 et remplacée par une reproduction en résine, en place sur le site.