Incontournable
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Pénétrez dans ce haut lieu de la culture magdalénienne, daté d’environ 13 000 ans et désigné par l’Abbé Henri Breuil comme l’un des "géants de la Préhistoire" !
Fin XIXème siècle - début XXème, dans le vallon des Combarelles, la famille Berniche habite une maison troglodytique adossée à la falaise. Cette petite ferme est attenante à un porche servant d'étable pour le bétail.
Le secteur des Eyzies étant un lieu de prédilection pour les fouilleurs depuis la fin du XIXème siècle, Emile Rivière, célèbre préhistorien, a déjà effectué des recherches archéologiques sous ce porche de 1892 à 1894. Il y a mis au jour des vestiges osseux animaux et de nombreux silex.
Le 8 septembre 1901, Jean Pomarel, gendre de Monsieur Berniche, interpelle Denis Peyrony, instituteur des Eyzies, le Docteur Louis Capitan et l’Abbé Henri Breuil. Il leur signale l’existence de figures gravées dans la cavité, similaires, selon lui, à celles découvertes dans la Grotte de La Mouthe (Les Eyzies) en 1895...
Voilà donc nos quatre hommes qui pénètrent dans la grotte à la lueur d’une bougie ! Malgré un cheminement délicat, ils découvrent les premières gravures de Combarelles à environ 120 mètres de l’entrée.
Des relevés sont publiés en 1902 par le Docteur Capitan et l’Abbé Breuil. En 1924, avec Denis Peyrony, ils publient un corpus plus complet.
À partir de 1978, une nouvelle étude sera menée par Claude Barrière, et publiée en 1997.
Dans les années 1980, Monique et Claude Archambeau, qui furent guides des Combarelles, découvrent de nouvelles gravures. Une partie sera publiée en 1984 par Monique Archambeau dans sa thèse de Doctorat de 3ème cycle : "Les figurations humaines pariétales périgourdines. Etude d'un cas : Les Combarelles" et en 1989 dans le livret "Les Combarelles" (Editions Fanlac).
En 1934, Armand Pomarel, fils de Jean Pomarel, découvre Combarelles II, dont l’accès est plus contraignant. Ce secteur renferme également des représentations animales gravées. Différents auteurs lui ont consacré des publications : l’Abbé Breuil en 1952, Norbert Aujoulat en 1984, Claude Barrière en 1997.
À l'étage inférieur de Combarelles I, une nouvelle zone ornée, Combarelles III, est mise au jour en 2005. Ce réseau inédit était colmaté aux 2/3 par de l'argile. Le 10 octobre 2005, Marc Delluc, Damien Lafforgue et Alban Rousseau, spéléologues, accèdent à la partie ornée après avoir désobstrué 20 mètres de galerie argileuse.
Les autres réseaux ne sont pas accessibles au public. Cette grotte-couloir de 242 mètres de long n’est donc que le premier secteur d’un vaste réseau souterrain. La galerie a été creusée par une rivière souterraine et l'étage inférieur y est encore actif à certaines périodes de l'année.
Elle renferme un bestiaire finement incisé, quelquefois accompagné de tracés bleutés, vestiges d'anciennes peintures, lessivées par l'exsudation des parois il y environ 10 000 ans. Chevaux, bisons, mammouths, lions, rennes… y sont représentés, ainsi que des figurations humaines schématiques (une cinquantaine) et des signes géométriques gravés. C'est le cheval qui est le plus présent (1/3 de la totalité des gravures). La plupart des représentations, et c’est une particularité de ce site, sont enchevêtrées.
Sanctuaire paléolithique, la Grotte des Combarelles est classée Monument Historique en 1902 et inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.
En savoir plus sur la protection et la conservation du réseau orné des Combarelles
Vous voici devant la première gravure découverte dans la Grotte des Combarelles !
C’est Jean Pomarel, gendre de Monsieur Berniche, alors propriétaire de la grotte, qui a aperçu cette magnifique tête de cheval, très réaliste et finement gravée.
Lors de votre visite, vous pourrez voir que le corps de ce cheval a également été utilisé pour figurer un second cheval, tête retournée sur le côté. Malheureusement, la seconde tête est très peu visible car elle est recouverte d’une couche de calcite.
Cette utilisation de traits identiques, souvent enchevêtrés, pour représenter plusieurs figures est très courante dans la Grotte des Combarelles.
La star de la grotte !
Durant votre visite, vous pourrez porter une attention toute particulière à ce félin situé en fin de parcours.
Nommée « la lionne », cette figure de félin extrêmement réaliste est la représentation sans doute la plus célèbre de la Grotte des Combarelles ! Il s'agit en effet de l’un des rares félins représenté dans l’art pariétal.
Derrière ce félin se cache une histoire qui porte à réfléchir sur le rôle primordial des actions de conservation du patrimoine !
Profitez de votre visite pour vous attarder sur cet ensemble de silhouettes féminines très stylisées.
Elles ont la particularité d’être représentées de profil, sans têtes, penchées vers la gauche.
Ces figures font partie des représentations aux datations les plus récentes, estimées aux alentours de 12 000 ans.
Fait étonnant, la thématique des silhouettes féminines se retrouve à la même époque dans plusieurs régions d’Europe !