Histoire, Incontournable
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Et si vous partiez à la découverte de l’un des plus beaux sanctuaires paléolithiques du monde ? L'une des dernières grottes ornées de peintures accessibles au public en France vous ouvre ses portes !
La découverte de la grotte
12 septembre 1901, une date à retenir ...
Ce 12 septembre 1901, 4 jours après la découverte des gravures de la Grotte des Combarelles, Denis Peyrony, instituteur dans le village des Eyzies, gravit le rocher de Font-de-Gaume, 400 mètres de pente raide au départ d’un petit vallon proche du bourg des Eyzies. Son but ? La Grotte du Sourd, grotte connue de tous les habitants du village et à laquelle il avait déjà accédé jeune homme.
Imaginez notre instituteur, seulement éclairé d’une bougie, traversant une étroite galerie. Il finit par franchir un passage très étroit, le Rubicon, et découvre alors les peintures pariétales qui feront la renommée de la Grotte de Font-de-Gaume et de la vallée : ces représentations sont en effet les premières peintures polychromes (plusieurs couleurs) trouvées en France ! Avertis par télégramme, le Docteur Louis Capitan et l’Abbé Henri Breuil, éminents préhistoriens, le rejoignent dès le 20 septembre.
En 1910, grâce au mécénat du Prince Albert Ier de Monaco, les trois hommes publient « La caverne de Font-de-Gaume », monographie qui reste encore aujourd’hui l’ouvrage de référence sur la Grotte de Font-de-Gaume.
C. Lassalle - Fondation IPH
Que vous réserve cette grotte ?
Vous ne saurez plus où donner de la tête lors de votre visite !
Environ 230 images ornent les parois de Font-de-Gaume !
Tous ces témoignages artistiques, peints et/ou gravés sont datés d’environ 14 000 ans avant notre ère.
L’animal le plus représenté est le bison avec 84 figurations. Un regard avisé y verra également des bouquetins, des mammouths, des chevaux, des rennes, des aurochs, un ours, des félins, un loup, des rhinocéros laineux, des mains négatives, une représentation humaine et différents signes...
Lors de votre découverte, votre regard sera sans doute aussi attiré par des signes tectiformes, caractéristiques de quatre grottes ornées du Périgord. Ces signes en forme de toit font partie des thèmes non figuratifs présents dans la cavité.
Olivier Huard / Centre des monuments nationaux
Un site unique et protégé !
La forme actuelle de la grotte résulte d’une cassure du massif calcaire, une diaclase, c’est-à-dire une fissure, progressivement élargie par des ruissellements d’eau pendant des milliers d’années.
Dans sa partie la plus haute, la galerie principale, la grotte peut atteindre une dizaine de mètres. Attention, bien que la cavité soit d'une longueur totale d'environ 250 mètres, seules les galeries principales sont ouvertes à la visite.
C’est grâce au choix d’une politique conservatoire et à la mise en place de premiers quotas de fréquentation dès 1970, que vous pouvez encore accéder à ce joyau de l’art pariétal paléolithique. En effet, une fréquentation quotidienne très limitée, associée à un temps de présence de 30 minutes environ dans la cavité, assure pour l’heure la stabilité climatique et microbiologique du milieu souterrain de Font-de-Gaume.
Décrite comme l’un des plus beaux sanctuaires paléolithiques du monde, la Grotte de Font-de-Gaume est classée Monument Historique en 1902 et inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.
En savoir plus sur :
La protection et la conservation de la grotte
Sa fréquentation animale et humaine
Olivier Huard / Centre des monuments nationaux
Laissez-vous émerveiller par ...
Le panneau des rennes affrontés
Observez l’attitude douce et tranquille de ces deux rennes, face à face, dits « rennes affrontés ».
Vous vous trouvez ici devant l’une des très rares scènes préhistoriques de ce type connues aujourd’hui dans le monde !
Le renne noir, situé sur la gauche, lèche le front du renne rouge, sur la droite.
La Grotte de Font-de-Gaume offre à voir une quinzaine d’images de rennes, ce qui est assez exceptionnel : bien que le renne soit l’animal le plus consommé au Paléolithique supérieur, il n’est jamais prédominant dans le décor pariétal des grottes.
Olivier Huard / Centre des monuments nationaux
Les chevaux
À mi-parcours de votre visite, deux chevaux, animaux les plus représentés dans l’art préhistorique, vous attendent !
Dessinés au noir de manganèse, ils constituent certainement, avec les rennes affrontés, une seconde scène de la Grotte de Font-de-Gaume.
Notez le mouvement des jambes avant de ce cheval : elles semblent reposer sur le cheval situé sur la droite, cheval que vous pourrez également admirer en visite. Le cheval de gauche est représenté de façon dynamique, sautant, attitude rare dans l’art pariétal.
Olivier Huard / Centre des monuments nationaux
Les tectiformes
Observez ce tectiforme représenté sur un imposant bison rouge.
Vous vous demandez peut-être ce que signifie de drôle de nom ?
Il désigne les signes en forme de toit !
La Grotte de Font-de-Gaume en compte un certain nombre. A ce jour, dans cette cavité, pas moins de vingt-six symboles semblables, peints et/ou gravés, ont été relevés sur des chevaux, mammouths et bisons.
Notez que ces signes sont répertoriés uniquement dans trois autres grottes ornées du territoire : la Grotte des Combarelles, la Grotte de Bernifal et celle de Rouffignac.
D’autres formes symboliques sont également présentes à Font-de-Gaume : points noirs, croix, rectangles.
Olivier Huard / Centre des monuments nationaux
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